Autoconsommation solaire collective : présentation d’un modèle encore plus responsable

17 juin 2025

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Et si vos toitures devenaient une source d’énergie partagée ? C’est précisément ce que propose le modèle énergétique de l’autoconsommation collective : partager l’électricité solaire produite par des panneaux photovoltaïques entre plusieurs bénéficiaires situés à proximité.

Décryptage d’un modèle local et solidaire, encore peu connu, mais qui séduit de plus en plus d’entreprises, de collectivités et de bailleurs sociaux. En décembre 2024, 8 300 sites en autoconsommation collective étaient répertoriés par Enedis sur l’ensemble du territoire français.

Autoconsommation solaire collective

L’autoconsommation collective, c’est quoi ?

À l’instar de l’autoconsommation individuelle, l’autoconsommation collective consiste à produire de l’électricité solaire via des panneaux photovoltaïques pour la consommer directement. La différence avec le modèle individuel réside dans le fait que l’électricité verte est ensuite partagée entre plusieurs consommateurs – physiques ou moraux – réunis dans un même périmètre géographique (2 km en zone urbaine, 20 en zone rurale). Cette organisation est encadrée par une Personne Morale Organisatrice (PMO) chargée de répartir l’énergie entre les membres du projet.

Quelques exemples concrets d’usages en autoconsommation collective :

  • Une école et une médiathèque alimentées par la toiture solaire de la mairie
  • Une zone d’activités où les artisans partagent la production d’ombrières photovoltaïques
  • Un ensemble HLM où les toitures servent à produire de l’énergie pour les logements
  • Une copropriété qui équipe ses toits en panneaux photovoltaïques pour réduire les charges des résidents

Coût, rentabilité et aides à l’investissement : ce qu’il faut savoir avant de se lancer en autoconsommation collective

Comme pour tout projet photovoltaïque, le coût d’un projet d’autoconsommation collective dépend de la puissance et de la complexité de l’installation. En plus de ces critères « classiques », le nombre de participants au projet ainsi que le choix des modalités de répartition influent sur la tarification globale. En moyenne, il faut compter entre 1 200 € et 1 800 € HT par kWc installé, auxquels s’ajoutent les frais liés à la constitution et à la gestion de la PMO. Mais, l’avantage avec l’autoconsommation collective est que ces coûts peuvent être partagés entre les participants. Et des aides locales ou régionales existent pour faciliter les investissements. Dans les départements du Var et des Alpes-Maritimes, 3 dispositifs sont disponibles : SUD PV PLUS, Solaire Innov’ et l’aide aux « Études de faisabilité pour de l’autoconsommation électrique photovoltaïque » proposée par l’ADEME. Côté rentabilité pour les producteurs, une installation photovoltaïque en autoconsommation collective bien conçue est habituellement rentabilisée en 8 à 12 ans. Un retour sur investissement rapide compte tenu de la durée de vie des installations pouvant aller jusqu’à 40 ans.

Pourquoi passer à l’autoconsommation collective ?

Opter pour un projet d’autoconsommation collective présente de nombreux avantages pour les entreprises, les collectivités et les bailleurs sociaux.

Pour l’ensemble des participants (producteurs et consommateurs) :

  • Réduction des factures d’électricité sur la durée
  • Mutualisation des coûts d’installation
  • Accès à une énergie locale et renouvelable
  • Participation à un projet collaboratif de transition énergétique sur un territoire

Pour les producteurs :

  • Valorisation du patrimoine bâti
  • Diversification des sources de revenus : revente auprès des consommateurs participants et revente EDF OA
  • Renforcement de la stratégie RSE/RSO (responsabilité sociétale des entreprises ou des organisations)
  • Lutte contre la précarité énergétique, pour les projets d’autoconsommation collective qui lient bailleurs sociaux et locataires
Autoconsommation solaire collective

Modalités pratiques : comment se met en place un projet solaire collectif ?

Voici les principales étapes d’un projet photovoltaïque en autoconsommation collective :

  1. Constitution de la PMO
  2. Étude de faisabilité technique, juridique et financière
  3. Autorisation et démarches administratives
  4. Installation du parc photovoltaïque par un installateur certifié
  5. Signature d’une convention avec le Gestionnaire de Réseau de Distribution (GRD) et mise en place des compteurs communicants, le cas échéant
  6. Définition des clés de répartition de l’électricité verte produite
  7. Mise en service et suivi des consommations

Questions fréquentes autour de l’autoconsommation solaire collective

Toute personne morale ou physique peut participer, à condition d’être située dans un rayon de 2 km autour de l’installation (20 km en zone rurale). Cela inclut les collectivités, les entreprises, les bailleurs sociaux, les copropriétés, les associations et même les particuliers.

Oui, chaque participant doit être équipé d’un compteur communicant Linky pour permettre le suivi et la répartition des flux d’électricité en temps réel.

Une PMO est l’entité juridique qui est responsable de la gestion des flux et des répartitions dans un projet d’autoconsommation collective. Elle fait le lien avec le gestionnaire de réseau, le ou les producteurs et les consommateurs.

Oui, mais cela dépend des modalités fixées par la PMO. Il est, à ce titre, recommandé de prévoir des clauses de sortie dès la création du projet pour garantir une certaine souplesse auprès des participants.

Oui, c’est possible. L’énergie non consommée après répartition entre les membres peut être injectée sur le réseau et revendue dans le cadre d’un contrat d’obligation d’achat (EDF OA). Le producteur (ou la PMO selon l’organisation) perçoit alors une rémunération pour ce surplus. Ce mécanisme permet de maximiser la valorisation de l’énergie solaire produite.